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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

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Quand le marché impose la raison

Un vent d’optimisme a soufflé cette semaine sur les marchés financiers, qui ont accueilli positivement la désescalade dans la guerre commerciale sino-américaine ainsi que le maintien de Jérôme Powell à la tête de la première institution monétaire mondiale, au moins jusqu’en mai 2026.

Le weekend Pascal semble avoir inspiré spirituellement le président américain, qui s’est peut-être souvenu que le pape François avait choisi la devise « miserando atque eligendo », « choisi parce que pardonné », tout en précisant que ce n’était pas chose facile, car la rancœur se niche dans nos cœurs et qu’il y a toujours de l’amertume.

En un weekend, nous sommes passés de déclarations belliqueuses envers la Chine et de propos méprisants à l’encontre du président de la Fed, qualifié d’ « immense loser », à un ton beaucoup plus accommodant. Donald Trump a reconnu que ses taxes envers Pékin étaient « très élevées » et a assuré que les États-Unis seraient « très gentils avec la Chine »..

Quant à Jérôme Powell qui avait été vivement critiqué par Donald Trump « Je ne suis pas content de lui. Je lui ai fait savoir, et si je veux qu’il parte, il partira vite fait, croyez-moi », le ton s’est aujourd’hui adouci : le président de la Fed est simplement encouragé à être plus actif dans la baisse des taux, sans pour autant avoir une épée de Damoclès au-dessus de la tête.

La remise en question du président de la Fed la semaine passée a accentué l’incertitude des marchés, avec le risque d’un changement brutal de politique monétaire téléguidé par la Maison-Blanche. Powell est connu pour sa gestion prudente et mesurée des taux d’intérêt. Son maintien montre aux investisseurs que la Fed peut rester relativement indépendante, ce qui est crucial pour la crédibilité du dollar et des actifs américains.

Les marchés ont apprécié le revirement de position du président américain et se sont offert un joli rebond : le S&P 500 s’est apprécié de 4,6 %, le Nasdaq de 6,7 % ; même tendance en Europe, où le CAC 40 a progressé de 3,4 % et le DAX a signé sa meilleure performance depuis plus de deux ans, à +4,86 %.

Les investisseurs restent néanmoins prudents, car ils ont compris que, chez Trump, la décision n’est jamais un point d’arrivée, mais un exercice d’improvisation permanent. Il palpe ses idées comme un joueur nerveux agite ses cartes, lançant des annonces tonitruantes pour mieux les renier à la première secousse.

Chaque choix est façonné, défait, puis remodelé au gré des applaudissements ou des sondages, avec un sentiment de toute-puissance lui laissant croire que le marché finira par s’incliner devant sa force plutôt que devant ses fondamentaux.

Seulement, depuis le fameux Liberation Day, le scénario ne s’est pas déroulé comme prévu pour le président américain, qui se retrouve aujourd’hui contraint de reculer dans son offensive commerciale face au dictat des marchés.

Tout d’abord, nous avons assisté à une anomalie sur les places financières, se matérialisant par la baisse simultanée des actions, des obligations et du dollar.

Cette situation symbolise la perte de confiance des acteurs économiques envers la première puissance économique mondiale, censée, dans un cycle baissier sur les actifs à risques, offrir des valeurs refuges aux investisseurs au travers de sa monnaie et de ses Treasuries.

Suite aux annonces de droits de douane début avril, le taux à dix ans américains s’est envolé de 50 points de base, faisant peser un risque trop important pour les finances des États-Unis, dont le coût de la dette abyssale (plus de 36 000 milliards de dollars) s’élève à plus de 950 milliards pour 2025.

Par ailleurs, l’administration américaine a certainement sous-estimé la controffensive de Pékin, considérant que le rapport de force sur le plan commercial était largement en sa faveur, compte tenu que la république de Chine n’importe qu’un cinquième des produits qu’elle exporte vers le sol américain.

La Chine a d’abord compris que Donald Trump était obsédé par la performance économique des marchés boursiers américains (qu’il voyait comme un signe de succès de sa présidence). En temporisant et en rendant les marchés nerveux (notamment en menaçant, puis en annulant certaines mesures), la Chine a accentué la volatilité boursière, mettant Trump sous pression intérieure.

Ensuite, Pékin a soigneusement choisi ses représailles en ciblant les produits agricoles, touchant directement la base électorale républicaine dans les états ruraux clés (Midwest), mais également les biens de consommation finale, dont les Américains vont avoir du mal à se passer, comme les smartphones et les ordinateurs.

Face à ces mesures de rétorsion, le président américain a annoncé cette semaine une baisse substantielle des droits de douane récemment imposés à la Chine.

Reste à savoir comment évolueront les futures négociations. Il paraît prématuré pour le moment de considérer que la hache de guerre est enterrée, mais une chose semble acquise : nul n’est plus fort que les marchés.

 - Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

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