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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

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Un seul être vous manque et tout est dépeuplé

La semaine passée a été marquée par le retour en grande pompe du président américain, qui semble avoir abandonné prématurément ses séances de méditation — entamées après l’échec du Liberation Day — pour revenir à ses premiers amours : les menaces de droits de douane.

Le vote in extrémis du One Big Beautiful Bill Act, par la Chambre des représentants le 22 mai (215 voix pour, 214 contre et une abstention), a visiblement revigoré Donald Trump. Tous les démocrates, restés étonnamment silencieux depuis son élection, ont voté contre, à l’issue de négociations nocturnes intenses destinées à rallier les républicains hésitants.

Ce programme dispendieux, combinant baisses d’impôts massives et hausses des dépenses militaires et de sécurité, inquiète les marchés. Il est perçu comme le vecteur potentiel d’un dérapage incontrôlé de la dette publique américaine.

Hasard du calendrier, quelques jours auparavant, l’agence Moody’s abaissait la note souveraine des États-Unis de AAA à AA1, avec une perspective désormais stable. C’est la première fois que les États-Unis ne bénéficient plus d’une note triple A auprès des trois grandes agences de notation, après les baisses de S&P (2011) et Fitch (2023).

La dette publique américaine a désormais franchi les 36 000 milliards de dollars, augmentant au rythme de 4,54 milliards de dollars par jour. Moody’s anticipe des déficits fédéraux atteignant 9 % du PIB d’ici 2035, contre 6,4 % en 2024.

Des dépenses colossales... et des économies miniatures

Des analystes indépendants estiment que le coût total du One Big Beautiful Bill Act pourrait atteindre jusqu’à 5 100 milliards de dollars sur dix ans.

Pour compenser partiellement ces réductions d’impôts, le projet prévoit environ 1 500 milliards de dollars de coupes budgétaires dans des programmes sociaux comme Medicaid et SNAP (assurance santé pour les ménages modestes et aide alimentaire), ainsi que dans les subventions aux énergies renouvelables. Donald Trump "président du peuple contre l’élite financière".

Pour équilibrer les comptes, son administration avait misé sur le DOGE (Department Of Government Efficiency), confié à Elon Musk, avec pour objectif affiché : réduire les dépenses fédérales à l’aide d’une tronçonneuse censée couper 2 000 milliards en éliminant les gaspillages. Trois mois plus tard, Elon Musk a reconnu l’impuissance du DOGE qui devait être muni plutôt d’un cutter compte tenu que les économies réalisées seraient, selon les analystes, seulement de 16.6 milliards contre 160 milliards annoncés par le DOGE.

Les droits de douane comme outil de financement

"Don’t worry, tariffs are a sovereign tool to protect America!"

Donald Trump mise désormais sur son arme favorite : les droits de douane. Selon le Penn Wharton Budget Model, les taxes à l’importation instaurées par son administration pourraient rapporter environ 5 200 milliards de dollars sur dix ans.

Depuis le 20 janvier 2025, date de début de son second mandat, les 15 actions tarifaires présidentielles ont déjà généré plus de 21 milliards de dollars de recettes. En avril, les droits de douane ont rapporté près de 500 millions de dollars par jour, même si Trump revendique des montants plus élevés.

En 2025, ces recettes devraient atteindre 157,4 milliards de dollars, soit 0,52 % du PIB — la plus forte augmentation d’impôts depuis 1993. Mais cette stratégie a un coût économique : une baisse estimée du PIB de 6 % à long terme, et une réduction des salaires d’environ 5 %.

L'Europe dans le viseur

Ces chiffres ont ravivé l’appétit du Président américain qui, après avoir ravalé son chapeau avec son meilleur ennemi, la Chine, a trouvé avec l’Union européenne une nouvelle cible de 1er choix !

Le président américain a menacé d’imposer, dès le 1er juin 2025, des droits de douane de 50 % sur toutes les importations en provenance de l’UE.

Calimero a ressorti sa tirade préférée : « Il est très difficile de traiter avec l’UE, qui a été créée pour profiter des États-Unis d’un point de vue commercial. »

Il recommande donc une surtaxe de 50 %, accusant l’UE de bloquer l’accès des produits américains à son marché et jugeant les propositions européennes de baisse progressive des droits de douane comme « inacceptables ».

Des marchés sous pression

La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre : vendredi, le CAC 40 a chuté de 1,65 % et l’Euro Stoxx 50 de 1,81 %.

Finalement, après un échange téléphonique avec Ursula Von Der Leyen, Trump a annoncé que l’entrée en vigueur des taxes européennes serait reportée au 9 juillet 2025.

Une volte-face de plus pour celui que certains surnomment déjà "Tariff Man" : l'homme qui taxe plus vite que son ombre.

 

Bonne semaine à toutes et tous !

 

 - Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

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