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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

Jerome Powell tient la barre dans une Fed divisée

Sans surprise, la Réserve fédérale américaine a décidé de ramener ses taux dans une fourchette comprise entre 3,5 % et 3,75 %. Une décision largement anticipée par les marchés, tandis que l’attention s’est rapidement déplacée vers la trajectoire future des taux.

Cette décision n’a toutefois pas fait l’unanimité : trois membres sur douze se sont opposés au choix final. Deux responsables estimaient qu’aucune baisse n’était nécessaire, tandis qu’un autre plaidait pour une détente plus marquée.

Les présidents des Fed de Kansas City et de Chicago ont mis en avant leurs inquiétudes persistantes sur l’inflation, jugée plus préoccupante que l’état du marché du travail à l’inverse, le gouverneur Stephen Miran, nommé le 7 août dernier par Donald Trump, s’est prononcé pour une baisse plus marquée des taux, une position dans laquelle certains voient déjà l’ombre du pouvoir politique, ravivant les interrogations sur l’indépendance de la réserve fédérale américaine.

En Europe aussi, la succession de la future présidente de la BCE commence déjà à s’anticiper. Bien que le mandat de Christine Lagarde ne s’achève qu’en 2027, Isabel Schnabel, membre du directoire de la Banque centrale européenne, a déclaré lundi dernier qu’elle se disait prête à prendre la tête de l’institution monétaire.

Et pour se distinguer, elle a jeté un véritable pavé dans la mare, en laissant entendre qu’une hausse des taux reste envisageable à terme, se disant relativement à l’aise avec ces anticipations.

Dans la foulée de ces déclarations, les taux européens sont immédiatement repartis à la hausse : le Bund allemand à 10 ans s’est tendu de plusieurs points de base, rapidement suivi par l’OAT française qui a franchi la barre des 3 ,60% au cours de la semaine soit le taux le plus élevé d’Europe derrière l’Italie et la Grèce.

Au-delà du symbole, ce niveau de taux a une conséquence très concrète sur les finances publiques. Prenons un calcul digne d’un problème de CM2, mais aux conséquences très adultes : quand l’État emprunte 300 milliards d’euros, chaque 0,10 point de taux représente environ 300 millions d’euros d’intérêts par an.

Avec une hausse de 0,60 point depuis le début de l’année, la facture est vite posée sur la table : près de 1,8 milliard d’euros supplémentaires à trouver chaque année. Heureusement, les incantations de Mme Schnabel autour d’un supposé excès de croissance susceptible de faire ressurgir l’inflation ont été quelque peu nuancées par le gouverneur de la Banque de France.

François Villeroy de Galhau a rappelé que la croissance en zone euro montre tout au plus des signes de stabilisation, mais demeure trop fragile et trop hétérogène pour justifier un nouveau durcissement monétaire. L’industrie européenne reste sous pression, l’investissement peine à repartir et la visibilité économique demeure limitée.

Dans ces conditions, évoquer dès à présent une possible hausse des taux, comme l’a fait Isabel Schnabel, apparaît au minimum prématuré. La priorité de la BCE devrait être de préserver une reprise encore embryonnaire, plutôt que de raviver inutilement des tensions financières.

« Oracle : l’IA, oui… mais à quel prix ? »

Les craintes d’une bulle dans l’IA ont été ravivées jeudi dernier après la chute de 16 % de l’action Oracle, effaçant près de 70 milliards de dollars de capitalisation. Oracle, fondé en 1977 par Larry Ellison, est historiquement un leader des bases de données.

Le groupe s’est depuis repositionné sur le cloud et les infrastructures, devenues clés pour le développement de l’intelligence artificielle. Malgré une croissance du chiffre d’affaires de 14 %, le groupe a brûlé près de 10 milliards de dollars de trésorerie sur le trimestre, illustrant le décalage entre investissements massifs dans l’IA et génération de cash.

Oracle finance cet écart par l’endettement, avec une dette désormais proche de 100 à 110 milliards de dollars et des CAPEX annuels (dépenses d’investissement engagées par une entreprise pour financer des actifs durables) autour de 50 milliards.

L’enthousiasme autour de l’IA reste intact, mais les marchés commencent à rappeler une règle simple : les promesses technologiques doivent, tôt ou tard, se traduire en flux de trésorerie.

Bonne semaine à toutes et tous !
Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

Signature Vincent Barbier

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