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Nous vous proposons ci-dessous un nouveau bilan hebdomadaire des marchés de la semaine passée. Bonne lecture.

BILAN DES MARCHES

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Les marchés à l’épreuve de la poudrière moyen-orientale

La semaine avait démarré sur l’espoir d’un début d’accord commercial entre les États-Unis et la Chine qui, à l’issue de deux jours de négociations à Londres, ont décidé un prolongement de la trêve tarifaire initiée à Genève en mai jusqu’au 10 août prochain.

Donald Trump, toujours à la recherche de terres rares indispensables à la souveraineté technologique (composants de missiles, capteurs, systèmes d’armes, équipements F-35…), a obtenu de Pékin un accord préliminaire permettant de relancer les exportations de terres rares et d’aimants, notamment pour les applications civiles, avec un traitement prioritaire pour certaines entreprises américaines.

En contrepartie, l’administration américaine a suspendu les menaces de restrictions d’accès aux universités pour les étudiants chinois. Enfin, les droits de douane sur les exportations chinoises sont maintenus à 55 %, tandis que la Chine réduira les siens à 10 % sur les biens américains.

 

Israël frappe l’Iran : un tournant géopolitique majeur

Jeudi dernier, le Conseil des gouverneurs de l’AIEA a officiellement déclaré que l’Iran violait ses obligations de non-prolifération, pointant notamment des activités nucléaires non déclarées sur trois sites, remontant au début des années 2000.

L’AIEA a confirmé que l’Iran produit de l’uranium enrichi à 60 % de pureté — un seuil critique, sans justification civile, qui pourrait rapidement permettre de constituer l’équivalent d’un engin nucléaire (25 kg WGU) en moins d’une semaine, et potentiellement jusqu’à sept bombes en un mois.

Le lendemain, Israël a lancé l’opération « Rising Lion », ciblant plusieurs installations stratégiques en Iran, dont les sites nucléaires de Natanz, Fordow, et des bases militaires à Hamadan et Tabriz.

En réaction, Téhéran a lancé une vague de ripostes combinées comprenant plusieurs missiles balistiques visant notamment Tel-Aviv, Jérusalem et Haïfa.
Le bilan de ce début d’affrontement direct fait état de 14 morts et de centaines de blessés, ainsi que de dégâts dans les zones résidentielles côté israélien. En Iran, les pertes sont estimées entre 224 et 400 morts, incluant les familles de hauts responsables militaires et scientifiques.

Sur les marchés, l’indice de la peur (VIX) s’est envolé de près de 20 %, reflétant la nervosité des investisseurs. Dans son sillage, le prix de l’or noir a progressé de 11 % sur la semaine, et les taux longs se sont tendus.

L’escalade Israël–Iran introduit un risque géopolitique durable dans un environnement déjà fragile. Elle pourrait freiner la désinflation, retarder l’assouplissement monétaire, et peser sur la croissance mondiale si la crise s’installe.

Un scénario qui permet de mieux comprendre pourquoi Donald Trump, toujours prompt à jouer les va-t-en-guerre, a décidé d’enfiler pour l’occasion le costume de conciliateur — allant jusqu’à accepter une médiation orchestrée par Vladimir Poutine, dont le CV semble pourtant peu adapté pour ce rôle.

Le président américain n’a toutefois pas totalement abandonné son style raffiné, en rappelant que Jerome Powell (ça faisait longtemps…) était un « abruti » qui, en refusant d’abaisser les taux, serait responsable de 600 milliards de dollars de dépenses supplémentaires par an.

 

L’enjeu stratégique du détroit d’Hormuz

Trump, qui doit faire approuver son programme dispendieux « One Big Beautiful Bill Act » au Congrès la semaine prochaine, n’a aucun intérêt à ce que le conflit entre Israël et l’Iran s’enflamme davantage, au risque de perturber l’approvisionnement mondial en pétrole — notamment via le détroit d’Hormuz.

Le réseau d’alliés iraniens (Hezbollah, milices chiites en Irak, Houthis au Yémen) étant sous pression accrue, visé par des sanctions, des frappes, et un isolement diplomatique, Téhéran ne dispose que de peu d’alternatives pour riposter.

La fermeture du détroit d’Hormuz, couloir vital pour les exportations de pétrole et de gaz naturel liquéfié (GNL), apparaît comme le moyen de pression le plus redouté. Si l’Iran devait mettre sa menace à exécution, le Brent et le WTI pourraient s’envoler à court terme de +20 % à +50 %, selon l’intensité et la durée de la fermeture.

Ce scénario accentuerait les pressions inflationnistes, notamment dans les pays importateurs d’énergie (Europe, Asie, pays émergents), et risquerait d’affecter la croissance mondiale — déjà pénalisée par la hausse des droits de douane —, la Banque mondiale ayant été contrainte de réviser ses prévisions pour 2025 à 2,3 % contre 2,7 % précédemment.

Bonne semaine à toutes et tous !

 

 - Rédigé par Vincent BARBIER, gérant Proximité Partenaires Conseils.

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